Saison 1 by Raye Kimberly

Auteur:Raye,Kimberly [Raye,Kimberly]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Bit-lit, Vamp in love
Publié: 2012-01-15T17:28:14+00:00

Pour commencer, les pauvres bougres, très peu pour moi. Secundo, je n'ai jamais saigné qui que ce soit au point de le laisser à l'article de la mort - si je m'y amusais, ma mère sortirait pour de bon de ses gonds. Et tertio? Même si je ne défaillis pas à la vue du sang (n'oublions pas que je suis une vampire), je trouve ça extrêmement répugnant de m'entailler le poignet pour le tendre à un parfait inconnu comme je le ferais d'une bouchée à la crevette.

Résultat des courses : si je voulais dégoter un rencard à Esther, j'allais devoir repartir écumer les repaires de convertis.

Et si je voulais me dégoter un rencard pour moi?

Non, je ne voulais pas. J'étais une femme débordée, j'avais une carrière sur le point de décoller et une garde-robe vraiment sensass. En cet instant de ma vie, j'étais totalement épanouie, et ce, en dépit de cet étrange vide au creux de mon estomac.

Sur mes gardes, me suis-je rappelé. Pour pouvoir décrocher mon téléphone et passer un coup de fil à Ty, je devais être en état d'alerte. Pas assoiffée. Ni à cran. Ni démangée par quoi vous savez. Ni en proie à une sensation de vide.

J'ai gagné mon appartement en m'efforçant d'ignorer le frottement de mon soutien-gorge en dentelle contre la pointe de mes seins, le tremblement de mes genoux, les démangeaisons sur ma peau ferme et fourmillante de vie.

J'ai marqué un arrêt devant ma porte et écouté les infos du jour provenant de chez ma voisine. Comme c'était l'heure du bulletin météo, et non celui des faits divers, je n'ai rien entendu concernant la nouvelle disparue.

Une fois chez moi, j'ai ignoré le répondeur qui clignotait, je me suis déshabillée et j'ai sorti une bouteille du frigo. Je n'ai pas pris la peine de me servir un verre, encore moins de le tiédir au micro-ondes. J'ai fait sauter le bouchon, et j'ai bu à même le goulot. Ça manquait de raffinement, et ça m'aurait encore valu un savon de la part de ma mère si elle m'avait vue, mais c'était plus fort que moi.

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas été aussi assoiffée.

Et à cran. Et démangée par quoi vous savez. Et vide.

On piétine ! Vite !

J'ai vidé la moitié de la bouteille puis j'ai allumé la télé et zappé sur CNN. J'ai éteint les lumières, vérifié que les stores étaient descendus et je me suis glissée dans mon lit ultra-douillet avec la télécommande.

J'avais beau être épuisée, je n'ai pas fermé les yeux, j'ai lutté contre le sommeil, et j'ai attendu de voir apparaître une photo de la disparue.

Elle n'avait rien d'une beauté éblouissante, mais elle savait mettre en valeur ses atouts. Respect : pas de crayon à lèvres, ni de fard criard. Mais une ombre à paupières et un gloss beige pâle. Elle avait des cheveux blond vénitien rehaussé de mèches cuivrées, de belles dents et la lueur de désespoir dans son regard noisette disait qu'elle savait ce que c'était de rester seule chez soi un samedi soir.

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